Lorsque j'ai décidé de créer ma propre marque, j'ai longuement réfléchi à ce que je pouvais proposer sur un marché déjà saturé. Que pouvais-je apporter de plus ? J'avais travaillé dans le textile et l'habillement pendant près de 20 ans et j'étais un peu lassée de la mode. Les tendances en constante évolution et la quête perpétuelle de la nouveauté commençaient à me sembler insignifiantes. J'en ai conclu que si je devais envisager de créer ma propre marque, il faudrait qu'elle soit différente et que je puisse la défendre. Pas de squelette dans le placard.
Avant tout, je souhaitais que la production soit réalisée en Europe. Pas forcément parce que les vêtements fabriqués là-bas sont de meilleure qualité que partout ailleurs dans le monde, mais simplement parce que je sais qu'il existe des réglementations strictes pour protéger les travailleurs. Il existe également des réglementations sur l'agriculture et l'élevage. Enfin, et surtout, il existe des réglementations strictes concernant les produits chimiques et leur rejet dans la nature. L'industrie de la mode et de l'habillement est la quatrième industrie la plus polluante au monde. Honnêtement, je n'y avais peut-être pas beaucoup réfléchi en 2013, mais ces quelques années seulement ont permis de faire la lumière sur cette question et j'en suis reconnaissante !
Le deuxième élément essentiel pour moi lors de la création de ma marque était l'utilisation de matières biodégradables. La laine est la fibre qui me fascine le plus. C'est un miracle de la nature, avec des propriétés naturelles absolument époustouflantes ! Pour en savoir plus sur la laine mérinos, cliquez ici : [ajouter un lien]. Les fibres synthétiques sont généralement à base de pétrole (c'est-à-dire de plastique) et, bien entendu, elles sont néfastes pour l'environnement. Les microplastiques sont rejetés dans les eaux usées à chaque lavage de nos vêtements en polyester. Les aliments que nous pêchons en mer absorbent ces microplastiques, puis nous les mangeons. Nous ignorons encore comment cela affecte notre santé et notre corps, car aucune recherche sérieuse n'a encore été menée.
La troisième chose qui était vraiment importante pour moi, c'était bien sûr de créer de beaux modèles, des vêtements que les gens auraient envie de porter. J'ai toujours aimé les bons basiques que je garde et porte longtemps, que je peux combiner de multiples façons. Ma garde-robe est comme une boîte de blocs de construction que l'on peut ajouter et combiner selon ses envies. Pour moi, un bon vêtement est à la fois esthétique, confortable et utile.
Quatrièmement, je souhaitais travailler hors des frontières norvégiennes, ce qui rendait l'expression et le nom du label extrêmement importants. Le nom « We Norwegians » se veut inclusif et incarne les valeurs qui font la renommée des Norvégiens : la paix, la tolérance, l'égalité des droits et la démocratie. La Norvège est considérée comme l'un des pays où il fait bon vivre au monde, et je souhaitais présenter les Norvégiens tels que nous vivons aujourd'hui. Beaucoup de non-Norvégiens ont peut-être une image stéréotypée de la Norvège et des Norvégiens, c'est pourquoi je souhaitais présenter le mode de vie norvégien actuel, sous un angle moderne. C'est pourquoi nous avons pris soin de nous inspirer de l'architecture norvégienne moderne.
Enfin, les Norvégiens sont pragmatiques et privilégient la fonctionnalité. C'est là que la laine entre en jeu. Rares sont les cultures et les nationalités qui utilisent autant la laine que nous, les Norvégiens. En réfléchissant à ce qui me manquait, j'en ai conclu que c'étaient des vêtements en mérinos légers, à porter à même la peau, au quotidien comme en tenue de sport. Lorsque la marque a été lancée, le terme « athleisure » n'existait pas encore, mais c'est là qu'elle a trouvé sa place. C'est quelque chose qui nous convient parfaitement, à nous, Norvégiens. C'est notre mode de vie.
Pour moi, les Norvégiens sont bien plus qu'une simple marque de vêtements. C'est un style de vie, un ensemble de valeurs et un héritage culturel.